Les services publics font l’objet de critiques récurrentes quant à leur degré d’efficacité, leur manque de proximité ou leur incapacité à s’adapter à de nouveaux besoins. De fait, les dysfonctionnements sont souvent attribués au manque de moyens humains, matériels et financiers liés à la raréfaction des ressources attribuées aux politiques publiques.
La création et/ou le développement de coopératives, mutuelles et associations relayant l’action publique ou palliant à ses défaillances, montrent que l’on assiste, dans la période actuelle, à une imbrication nécessaire entre les administrations centrales et locales et les diverses structures de l’ESS.
Certes, une répartition des rôles existe depuis bien longtemps entre des actions de court terme, plus territorialisées, plus personnelles, dévolues prioritairement à l’ESS, et celles de plus long terme, plus générales, plus impersonnelles, confiées davantage aux services publics. Néanmoins, cette frontière est poreuse et le dynamisme actuel de l’ESS, ses capacités d’innovations sociales et les formes de partenariats existantes avec les administrations indiquent qu’un processus novateur est engagé. La réactivité de l’ESS aux changements socio-économiques et les besoins des administrations semblent ainsi inscrire les rapports entre ces deux acteurs dans de nouveaux termes.
C’est cette question qui a été discutée lors de la table ronde introduite par Florentin Letissier, Adjoint à la Maire de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire et de la contribution à la stratégie zéro déchet.
Les intervenantes et intervenants de la conférence appartiennent à différentes structures publiques, (Conseil Départemental), de l’ESS (coopératives, associations,) mais aussi du secteur privé. Après un tour de table permettant de présenter les acteurs, les structures dans lesquelles ils travaillent, leurs modes de fonctionnement et leurs finalités, les échanges entre participants et avec la salle ont porté sur les interactions entre ces différents acteurs et notamment sur le degré et les modes de coopération existants. La thématique des innovations sociales était sous-jacente à l’ensemble des interventions et justifiait la recherche des collaborations entre les structures.
- Léo Henriot et Sasha Boig (Master Coss, Université Paris 1), animent la conférence
- Sylviane Delmas, sociétaire de Railcoop (Coopérative développant une offre de transport ferroviaire adaptée aux besoins sur des territoires en impliquant citoyens, cheminots, entreprises et collectivités)
- Esther Mattout, cheffe de projet chez Envie Autonomie (matériel médical reconditionné et garanti)
- Élodie Seven, Directrice adjointe de l’autonomie au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis
- Cybelle Stefani-Rosé, Directrice générale Les Béquilles du Cognitif ( Entreprise SAS, développant des applications permettant de limiter les effets cumulés du grand âge et de la solitude)