Quels seraient l’effet de l’augmentation du salaire minimum en France sur les niveaux de vie des ménages français ? L’apprentissage a-t-il permis de réduire la pauvreté des jeunes ? Quels sont les conséquences de la réforme de l’assurance chômage de 2019 et 2023 ? Tant de questions auxquelles tente de répondre ce projet de recherche pour permettre une meilleure articulation des politiques de l’emploi et du système socio-fiscal en France. L’objectif de ce projet, à l’intersection de l’économie du travail et de la protection sociale, est d’explorer l’impact redistributif des politiques de l’emploi et du marché du travail en France sous trois angles : 1) les politiques affectant le niveau et la répartition des salaires, 2) les règles des allocations chômage, et 3) les différents dispositifs d’emploi subventionné. Son originalité est d’utiliser le modèle de microsimulation INES développé par l’INSEE, la Cnaf et la DREES qui simule l’intégralité du système socio-fiscal (prestations sociales et familiales, impôt sur le revenu, cotisations, etc.).
Ce projet a donné lieu à une première contribution sur l’effet d’une modification de la distribution des emplois par salaire horaire sur le montant total de la prime d’activité versée. En simulant une réforme des allègements généraux des cotisations sociales employeurs, il montre que la réduction du montant total de prime d’activité versé serait en fait marginale. Cet article a contribué au rapport intermédiaire de la mission sur l’articulation entre les salaires, le coût du travail et la prime d’activité, ainsi que sur son effet sur l’emploi, le niveau des salaires et l’activité économique, confiée par le Premier ministre à Antoine Bozio et Etienne Wassmer.